L'église Saints-Pierre-et-Paul, des XVII-XIX ème siècle, rénovée dans les années 1990
Le Clocher :
Il symbolise la personnalité du village, il est prolongé par une flèche couverte d’ardoises avec sa croix et le coq qui donne l’espace. Ce coq-girouette attire souvent l’attention de la population puisqu’il signale la direction du vent. Ce clocher a la forme d’un parallélépipède rectangle posé verticalement sur sa base carrée, il peut être divisé en quatre parties sensiblement égales ; la première, avec le porche est constituée de grés jusqu’à la hauteur dépassant le portail ; la deuxième, en briques et pierres blanches d’angle, comporte une ouverture circulaire qui a remplacé une fenêtre lors de la reconstruction de l’édifice, après 1918 : la troisième partie, identique à la précédente est, sur trois côtés, percée d’orifices circulaires. Quand à la quatrième, outre les abats-sons, elle est garnie des quatre cadrans de l’horloge. Les dégâts occasionnés au clocher par les bombardements ont été chiffrés en 1923 à 171 805 francs 77 centimes
L'horloge :
L’horloge qui mesure le temps a fait l’objet d’un marché de gré-à-gré suite à une délibération du Conseil municipal du 9 mai 1926. Un nommé Gonthier, de Denain, a été chargé de la fourniture et du montage « d’une horloge mécanique à quatre cadrans » pour le prix de 9 011 francs
La cloche :
Faite pour le service de Dieu et de Verchain-Maugré annonce tous les offices et certains évènements ; elle a été descendue et enlevée par les Allemands en 1917, elle ne fut remplacée et réinstallée qu’en 1925 après que la commune se soit vue accordée une indemnité de 8 000 francs au titre des dommages de guerre. Le Conseil municipal eut à se pencher sur ce problème en usant de la procédure des marchés de gré-à-gré ; par délibération du 29 septembre 1924 il était demandé au Préfet du Nord d’approuver ce marché avec un nommé Debaille, fondeur à Jeumont, sur la base de 13 francs 75 le kilo. Par suite, M. Debaille ayant fait connaître qu’il ne pouvait exécuter ce marché, le 17 juin 1925 le Conseil municipal confia la fourniture de la cloche à M. Wauty de Douai qui accepta moyennant le prix de 7 940 francs. Le 3 janvier 1926 une cérémonie a été organisée en l’église et les paroissiens ont pu lire sur cette cloche :L’an de grâce 1925, j’ai été baptisée par l’abbé Bricout
Mon parrain fut monsieur Dupont-Lecompt, ma marraine Madame veuve Hégot-Dugimont Sous la municipalité de monsieur Eugène Hégot, Maire, Valentin Ribeaucourt, Adjoint, Georges Defoort, Alfred Lecerf, louis Pillion, Lucien Gabelle, Auguste Gilleron, Auguste Denel et Maurice Gilleron, Conseillers municipaux. J’ai été fondue par M. Wauty, fondeur à Douai Nord. Je pleure sur les deuils et prêche à tous l’espérance, la concorde et la paix. avec l’eau et le saint-chrême et qu’on leur donne un nom en raison du service qu’elles assurent en appelant à la prière de l’église (68). La cloche, électrifiée dans le courant du premier semestre 1971, servira de tocsin, animée jusqu’alors par main d’homme.
L'intérieur de l'église :
Le portail franchi, le visiteur observe sous le porche, à sa gauche, un escalier conduisant à la tribune dépourvue d’orgue, et au clocher. Ouvrant la porte à double battants il a devant lui ce bel édifice rénové composé d’une nef centrale séparée des deux nefs latérales par six piliers imposants à base carrée. Les murs sont en grés et pierre blanche ; une partie en briques à l’extrémité droite est le signe de la reconstruction par suite de dommages faits par la guerre. Le sol est carrelé, une délibération di Conseil municipal en date du 20 juin 1880 mentionne l’approbation du projet de renouvellement du pavement de l’église. Le plafond en forme de coque de vaisseau est en bois. A l’extrémité de la nef centrale le chœur est flanqué, à droite de la chapelle de Notre-Dame de Lourdes et à gauche de la chapelle dite du seigneur qui sont le prolongement des nefs latérales comportant chacune quatre grandes baies dont les vitraux laissent passer le jour éclairant le sanctuaire. Chaque chapelle est elle-même éclairée par deux beaux vitraux. Entreprenant la visite des lieux, le quidam remarque de chaque côté de la porte d’entrée un bénitier qui lui offre l’eau purificatrice devant lui rappeler qu’il pénètre dans un milieu sacré. A droite, les fonds baptismaux qui rappellent, eux, l’entrée dans la vie chrétienne. Le chemin de croix, avec ses quatorze tableaux, garnit les murs latéraux, chacun d’eux porte discrètement le nom de la famille donatrice. La chapelle Notre-Dame de Lourdes n’a plus la grotte traditionnelle avec ses rochers ; complètement refaite en briques elle est de style moderne qui choque au premier abord. Heureusement les statues de Notre-Dame et de Sainte Bernadette sont restées dans leur état antérieur et bien connu des personnes qui les invoquent. Dans le chœur, le maître-autel en marbre blanc, centre du culte, table du repas eucharistique et figure du tombeau du christ, est flanqué des statues de Saint-Pierre, patron de la paroisse et de Notre-Dame du Sacré-Cœur. Sur la partie supérieure du tabernacle on peut lire Venite Adoremus. Au dessus de l’autel, une peinture qui aurait besoin d’une restauration, dont l’artiste n’est pas identifié, représente une descente de croix. Sept personnages entourent le Christ sur la croix, quatre femmes et trois hommes. Il peut s’agir si l’on se reporte aux Evangiles, de la Vierge Marie, mère de Jésus ; de la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas ; de Marie de Magdala et de Marie de Salomé, femme de Zébédée et mère des apôtres Jacques et Jean. Elle fut parmi les femmes qui suivaient Jésus et le servaient. Elle fut témoin de sa crucifixion, de son ensevelissement et du tombeau vide. Quand aux hommes, il pourrait s’agir également de Joseph d’Arimathie qui avait demandé à Pilate d’enlever le corps de Jésus ; de Nicodème qui avait apporté le mélange de myrrhe et d’aloès pour l’ensevelissement, et peut-être de Simon de Cyrène qui avait Jésus à porter sa croix. On attribue l’utilisation des cloches pour marquer les évènements et c’est à partir du VIIIè siècle que l’on baptise les cloches Sous la table de l'autel, une sculpture du christ, allongé après sa descente de croix occupe la partie inférieure du maître-autel qui est précédé, quelques mètres en avant, d’un meuble en bois en tenant lieu, de dimensions plus réduites et placé presqu’au seuil de la nef au sommet de laquelle le visiteur, le nez en l’air remarquera un vitrail à l’image du Sacré-Cœur au-dessus d’une statue du même Sacré-Cœur La chapelle Saint-Joseph, improprement appelée chapelle du seigneur (ce mot sans majuscule signifie qu’elle était occupée pendant les offices par le seigneur du lieu) est garnie par second autel très stylisé, en pierre blanche et plâtre sur lequel figurent les initiales S.J. En sa partie inférieure un bas-relief évoque la mort du Saint entourée de la Sainte Vierge et d’une sainte femme, à droite veille un ange. La statue de Saint Joseph placée au sommet de l’autel a été brisée au commencement des travaux. Les statues du Sacré-Chœur et de Sainte-Catherine encadrent l’autel. Les huit piliers séparant la nef centrale des nefs latérales portent chacun une statue qui se font face Celles-ci sont nombreuses dans l’église. Outre celles déjà citées on relève celles de Saint-Eloi, de Saint-Roch, Sainte-Véronique, Saint-Michel, Saint-Antoine de Padoue, Saint-Christophe, Sainte-Jeanne d’Arc, Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et Saint-Hubert. L’église a été complétée récemment par la sacristie entièrement reconstruite. Avant de quitter ce bel édifice complètement rénové le visiteur jettera un dernier regard en arrière et observera sur le mur de la nef deux peintres récentes qui ont remplacé celles existant sur le plâtre couvrant le mur et figurant des personnages récitant l’Angélus. Les travaux se sont échelonnés sur cinq années et ont coutés 2 024 442 francs hors taxes dont 234 000 francs pour la salle paroissiale ; partie de cette somme a été subventionnée à concurrence de 1 040 996 francs. Les paroissiens ont été privés à plusieurs reprises de l’usage de leur sanctuaire mais aujourd’hui ils en sont fiers.
Extrait du livre VERCHAIN-MAUGRE Son histoire à travers l’histoire de Fernand LAMAND